#readcaribbean - Pour (re)découvrir la littérature guadeloupéenne...
Si tu cherches des idées de lecture dans la littérature guadeloupéenne, tu es au bon endroit. Tu as envie de te (re)mettre à la littérature de Guadeloupe, mais tu es intimidé.e ou pas intéressé.e par les classiques. Tu as envie de lire du contemporain avec des codes littéraires internationaux sans perdre la magie du regard local… Je dis bien littérature guadeloupéenne parce que je trouve qu’elle est invisibilisée derrière l’expression “littérature antillaise”. Après 6 ans d’exploration Karukerament dans cette industrie créative et avoir moi-même publié ce que j’appelle des Gwadafictions, je dirais que la force de la littérature guadeloupéenne est de mettre en lumière l’intime à fleur de peau.
En ce mois de juin 2025, les créateurices de contenu littéraire de la Caraïbe célèbrent la littérature caribéenne avec le hashtag #readcaribbean lancé par Cindy alias BookofCinz. Pour cette 7ème année, j’ai réfléchi à mon cheminement dans la littérature de Guadeloupe et je me dis que peut-être qu’il y a d’autres personnes qui en sont au stade où j’étais il y a quelques années. J’espère que tu trouveras ton bonheur dans cette liste de recommandations personnelles de littérature guadeloupéenne. Les résumés sont les résumés officiels, mais sache que j’ai lu et apprécié sincèrement chaque livre ci-dessous. J’encourage les auteurices à faire traduire leurs textes, ne serait-ce qu’en anglais, pour que l’ensemble du public caribéen puisse apprécier leur talent autant que j’ai pu le faire.
Mes thèmes de prédilection sont la romance, l’enfance/l’adolescence, les relations familiales, les mythologies du passé, la Caraïbe futuriste, l’histoire identitaire de Guadeloupe… Mais mon coeur et mon esprit restent ouverts à toute histoire qui me captivera. Dis-moi en commentaire tes coups de cœur littéraires guadeloupéens.
Les Âmes engagées (2021) de Cindy Marie-Nelly
La mère de Xavier va mal. Bipolaire et dépressive, elle a besoin du soutien des siens pour retrouver l'équilibre, ancrer ses pieds dans la réalité. Un séjour en Guadeloupe, son pays natal, lui permettra de se reposer, et offrira à Xavier l'opportunité de découvrir qui il est vraiment. En cherchant dans l'histoire familiale et en se perdant dans l'univers mystique de la culture antillaise, le jeune homme finira par lever le voiles sur des vérités qui ne sont pas ce monde.
Anba Véranda-la (2019) de Dominique Lancastre
Anba véranda-la, sé anbyans é chalè on tigason té ka viv chak lannuit, séré on koté pou tann listwa, kont é léjann a Lézanti. Lannuit-lasa osi, té ka fè cho toubòlman. Ton Rèné rivé ta, èvè dé sendika a-y Richa épi Émilyen. Véranda-la té k’ay viv on pi bèl moman, davwa Richa é Émilyen té konnèt otan listwa ki ton Rèné. Boutèy-wonm-la té toujou byen la asi tab-la, kon pou bay bimparté-la.
Dyablès (2015) de Timalo
Et si, soudainement, les femmes guadeloupéennes, sans doute lassées d’être victimes de violences s’en prenaient aux hommes dans un déferlement de rage et de violence ?
Fanm Sé Lanmou (2018) de Tessa Naime
Ceci n’est pas un roman d’amour. Il s’agit plutôt de 128 pages où le genre épistolaire s’entre-mêle à l’écriture poétique, théâtrale autour des pensées de Mickael, un amoureux de l’amour ou plutôt de ce qu’il pense être l’amour (le sexe). C’est un peu comme si, au-delà de nous raconter ses épopées sentimentales, il nous les écrit et qu’il nous reproduit les scènes de sa vie.
Fanm Total (2022) d’ Axelle Kaulanjan
Total est le premier recueil de poèmes d’Axelle Kaulanjan. Avec une liberté de style qui puise son inspiration dans l’imaginaire du Nord Grande-Terre, les traumas du quotidien, ainsi que dans l’hindouisme créole et le magico-religieux caribéen, l’auteure explore, à travers cette oeuvre, différentes étapes d’une vie de femme caribéenne moderne et libérée. Entre rêves et ambitions, idéal et réalité, utopies et désillusions, amours et déceptions, engagements et révoltes, puissance d’exister et effet Pygmalion négatif, la poésie d’Axelle Kaulanjan est un hommage vivant au mouvement de bigidi si propre aux sociétés caribéennes dont l’essence est la résilience et la créolisation.
L’Isolé Soleil (1981) de Daniel Maximin
A travers cinq générations de pères rebelles et de mères héroîques, "L'isolé soleil" retrace toute l'histoire de la Guadeloupe, depuis les horreurs de l'esclavage et les révoltes imposant l'abolition jusqu'aux bouillonnements contemporains. L'épopée du passé débouche sur un appel d'avenir : les chances et les risques de la solitude et de la solidarité, du créole et du français, de la parole et de l'écriture, des magies du conte et des danses des tambours, dans l'accord à trouver entre les musiques et les actes, les cylclones et les embellies, l'amour et les prénoms, les rêves et les réveils ...
Kenbwa An Gwada : Le tout-monde du magico-religieux créole (2013) de Hector Poullet
La Guadeloupe apparait comme une île de la Caraïbe, bien ancrée dans la modernité avec ses bons et ses mauvais côtés. À première vue rien à signaler de particulier, la société traditionnelle semble bel et bien enterrée, tous les foyers ou presque ont l'eau , l'électricité, la télévision, la voiture, une connexion internet etc... Le guide que vous avez en main est une tentative d'aller voir ce qui se cache derrière ces apparences.
NB: clique pour écouter ma discussion “Jamais Sans Mon Livre” avec Dialna.
Leonora : l’histoire enfouie de la Guadeloupe (1994) de Dany Bébel-Gisler
L'existence de Léonora se confond avec l'histoire enfouie, jamais apprise dans les écoles, l'histoire de la Guadeloupe que l'auteur, sociologue ethnologue antillaise, fait revivre dans ce roman avec vivacité, chaleur et vérité.
NB: une comparaison entre Leonora et The God of Good Looks de Breanne McIvor pour définir la femme caribéenne.
Le Parfum des Sirènes (2018) de Gisèle Pineau
Par ses frasques et ses manières dévergondées, Siréna avait agacé la curiosité des jeunes garçons à qui elle offrait parfois à humer ses cheveux aux fragrances d’eau marine. Des années plus tard, dans les yeux de leurs femmes, ils étaient devenus ces types roublards et lubriques. Des maris, des pères de famille inconséquents. Ils avaient aimé la Sirène avec passion. Non seulement pour son esprit libre, son grain de folie et ses chansons, mais surtout pour ce qu’elle incarnait et qui les attirait sans cesse vers elle comme un aimant.
Peaux échappées (2016) de Cindy Marie-Nelly
Pour Rose, Sarah et les autres, aimer ou être aimée appelle larmes, cris et sang. Toutes ces femmes semblent partager un même destin mais tentent désespérément de connaître le bonheur par delà ce qui semble être une fatalité. Parce qu’être heureux ça se décide et qu’aimer ne tient qu’à sa propre volonté, les unes après les autres, souvent dans la douleur, devront vivre malgré tout et malgré le poids des mots…
Pou zòt. Kassav’ – Love and Ka-dance (2023) de Pierre-Edouard Décimus
Pou zòt. Kassav’ – Love and Ka-dance raconte une partie essentielle de l’histoire de Pierre-Édouard Décimus, musicien, compositeur, créateur de concepts musicaux novateurs. L’artiste nous entraîne dans un voyage avec, entre autres protagonistes, l’orchestre Les Vikings et le groupe Kassav’ ; des figures connues de la culture caribéenne et des invités surprise. Un voyage agrémenté d’anecdotes, de faits inédits, de rencontres, où se révèle un visionnaire à la fois ancré dans sa terre créole et tourné vers le monde.
Renaissance Woman (2018) de Stevy Mahy
Ecrit sous forme d’un journal ce livre nous emmène dans un voyage au cœur des étapes, des doutes, des prises de conscience d’une personne cheminant vers la réconciliation avec elle-même. Qui est donc ce soi avec qui la discussion est engagée ? Il appartient à chacun de le définir à sa manière. Ce livre est une fenêtre ouverte sur un dialogue que l’on peut s’approprier. Le journal intime d’une renaissance.
Les Rétifs de Gerty Dambury
Pour Émilienne, neuf ans, tout commence le mercredi 24 mai 1967, lorsque sa maîtresse d’école, après une inspection totalement inopinée, annonce à ses 32 petites élèves qu’elle va devoir partir. Partir ? Partir où ? Partir pourquoi ? C’est ce qu’Émilienne veut que son père, disparu depuis trois jours, lui explique. Elle veut aussi comprendre pourquoi vendredi 26 mai, place de la Victoire, sous ses yeux, à quelques pas de son école, des coups de feu ont été tirés par des forces de l’ordre sur des hommes. Tandis qu’elle attend le retour de son père, assise sur un petit banc dans sa cour, un étrange quadrille se déroule autour d’elle, au cours duquel des danseurs et musiciens, sous la houlette d’un chœur de commandeurs, viennent à tour de rôle, délivrer à Émilienne des informations sur son histoire familiale et sur l’histoire du pays. Cinq voix qui se mêlent à celle de la petite fille pour nous conduire à la journée sanglante du 26 mai 1967.
La Vie scélérate (1987) de Maryse Condé
Terrible destin que celui des Louis. Originaire de Guadeloupe, c'est Albert, premier de la lignée, qui donna à la famille ses lettres de noblesse. Du canal de Panama jusqu'aux contreforts de la Californie, il fit la richesse et la renommée des Louis. Ses fils, Jacob et jean, reprirent le flambeau et les Louis comptent aujourd'hui parmi les membres les plus influents de la bourgeoisie locale. Un succès sans pareil pour des Noirs résidents de La Pointe. Mais il y a des noms que l'on ose toujours pas prononcer dans la famille. Ceux de fils, d'oncles et d'enfants bannis pour avoir dédaigné les avantages qu'offrait une fortune mal acquise. Des noms de fantômes qui attendent que justice leur soit rendue. C'est aussi cette autre histoire qui nous est racontée.
NB: clique pour écouter mon épisode de podcast du #condéchallenge